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tre restant en possession d’Hervé Dourzen, son tuteur.

Comme elle allait en franchir le seuil, deux hommes se dressèrent devant elle. Avant qu’elle pût faire un mouvement, un voile épais entourait sa tête. Une forte odeur aromatique lui monta aux narines, l’étourdissant, puis lui faisant perdre la notion de tout.

Alors les deux hommes — un Chinois et un Malais — l’enlevèrent et la portèrent dans l’avion qui était venu atterrir à quelques pas du logis. Une femme au teint brun, enveloppée d’un manteau foncé, la reçut entre ses bras. Et, sur un signe du Chinois, le pilote — de même race que lui — remit l’avion en marche.

Mlle  Herminie, à ce moment-là, faisait un tour de jardin. Macha vint la rejoindre et lui dit :

— Peut-être verrons-nous Mlle  Gwen cet après-midi, puisque les dames Dourzen ne sont pas là ?

— Peut-être bien. Elle m’a dit hier qu’elle irait faire un tour vers sa maison. Mais, au retour, elle aura le temps de venir.

— À moins qu’on lui ait donné quelque travail à faire dans l’intérieur.

— C’est possible… D’autant plus que Mme  Dourzen est, paraît-il, furieuse du peu de succès rencontré par ses filles près du vicomte de Penanscoët, et qu’elle en fera retomber la peine sur celle qui ne peut se défendre, selon sa noble habitude. Que serait-ce si elle savait