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VI


Une pluie fine tombait quand Gwen, le surlendemain, sortit vers deux heures de Coatbez. Les dames Dourzen étaient parties dans la matinée pour Brest et ne devaient rentrer que deux jours plus tard. M.  Dourzen, resté seul au logis, ne s’occupait jamais des faits et gestes de sa pupille. Gwen profitait donc de cette liberté pour se rendre à la vieille maison de la lande.

Elle avait coutume d’y aller de temps à autre pour se retremper dans le souvenir de sa mère, pour se réfugier dans la solitude de cette demeure qui était son seul bien sur terre. Le logis, abandonné, se dégradait peu à peu. Mais les murs de granit résistaient, comme ils le faisaient depuis plusieurs siècles, aux assauts des tempêtes et, par leur épaisseur, préservaient l’intérieur d’une humidité destructive.