La fête continuait. Sous ses yeux, à travers les parterres illuminés, Dougual voyait passer les couples costumés. Il se détourna tout à coup avec un geste d’impatience, juste au moment où entrait Willy.
— Tu me fais attendre !
— Wou a eu de la peine à me trouver parmi tout ce monde, maître.
— Tu devais rester à portée de ma voix, où que j’aille. Je te ferai châtier.
Willy courba la tête, plia les épaules en murmurant :
— Pardon, seigneur.
Dougual s’assit de nouveau. Obéissant à un signe de lui, Willy prit place à ses pieds, sur un coussin.
Pendant un moment, le jeune rajah resta silencieux, la cigarette entre les lèvres. Puis il demanda :
— Tu as vu la jeune personne costumée en Hindoue qui était avec moi ?
— Certes, seigneur ! Tout le monde la remarquait.
— Tu n’as pas entendu dire que quelqu’un ait soupçonné qui elle était, sous ce déguisement ?
— Non, seigneur. Au contraire, on semblait fort intrigué.
— Eh bien ! Willy, il va falloir te mettre en chasse pour la retrouver, connaître son nom et sa demeure. Cette inconnue est une merveille. Elle me plaît et je la veux.