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— Quoi ! jamais vous n’avez quitté cet endroit ?… Et cela ne vous coûte pas ?

— Oh ! si !

La réponse était venue spontanément à ses lèvres.

— Vous aimeriez voyager ?

— Certes ! Ce serait mon rêve… un rêve qui ne se réalisera probablement jamais.

— Qui sait !

Le regard attentif de Dougual suivait le mouvement des lèvres frémissantes, si expressives, s’attardait sur une boucle de cheveux couleur d’or foncé, entrevue dans l’ouverture des voiles blancs, considérait les petites mains charmantes, aux si fines attaches, mais où demeuraient les marques des travaux auquels se livraient la pupille d’Hervé Dourzen.

— Où aimeriez-vous aller ?

— Très loin… par exemple dans les pays dont vous me parliez tout à l’heure. Oui, ces contrées asiatiques, voilà d’abord ce que je souhaiterais connaître !

— Pourquoi ?

— Je ne sais trop… Peut-être parce que la personne qui m’a instruite m’en a donné le goût, par ses descriptions, par la préférence qu’elle aussi avait pour ces pays, où elle a fait quelques séjours.

Gwen pensait en même temps :

« C’est aussi un goût que je tiens des Dour-