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monde. Mais je veux vous rendre brave. Venez avec moi.

Elle obéit encore. Près de Dougual, elle passa entre les groupes d’invités qui regardaient avec un étonnement admiratif ce couple formé par le jeune rajah et cette Hindoue que nul encore n’avait vue, cette femme dont la taille, l’allure avaient tant de souplesse juvénile, de grâce légère, presque ailée, et qui portait avec tant d’aisance son costume oriental.

— Qui cela peut-il être ? se demandait-on.

— Sans doute une vraie Hindoue… une femme de la suite de la comtesse, disaient certains.

— Ou quelque favorite de Dougual de Penanscoët, ajoutaient d’autres.

Le jeune couple passa près de Mme  de Penanscoët qui s’entretenait avec plusieurs de ses hôtes. Les voiles de gaze noire lamée d’argent faisaient ressortir la blancheur mate de l’étroit visage, celle des épaules toujours fort belles. Entre les paupières demi-baissées, les yeux noirs suivirent un instant le jeune rajah et sa compagne, qui devenaient l’objet de l’attention générale.

— Avez-vous idée qui peut être cette jeune personne ?

Mme  de Penanscoët s’adressait à Mme  Dourzen, qui se trouvait près d’elle.

— Mais pas du tout ! Pas du tout ! Et je voudrais bien le savoir ! répondit Blanche, non