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invitée, dit-elle avec un sourire mélancolique.

— L’invitation portait : Monsieur, Madame et Mesdemoiselles Dourzen. Tu es une demoiselle Dourzen, et tout autant la cousine des Penanscoët que Rose et Laurette. Donc, tu as le droit de te trouver là.

— Vous plaisantez, mademoiselle ?

— Non pas, non pas ! Cela te fera plaisir de voir cette fête et je veux que tu y ailles. On ne te reconnaîtra pas, puisque tous les invités sont masqués. Tu le seras aussi, tiens…

Mlle Herminie alla prendre sur une table un loup de velours noir.

— … Tu mettras cela. On doit se démasquer vers deux heures du matin, pour le souper, à un signal que donnera la comtesse de Penanscoët. Il faudra que tu t’arranges pour partir avant…

Gwen la considérait avec stupéfaction.

— Mais, mademoiselle, à quoi songez-vous ? Moi, aller seule à cette fête ? C’est impossible !

— Tu n’as pas besoin de te mêler aux invités. Naturellement, tu passeras par le parc. Et, arrivée près du lieu de la fête, tu chercheras un endroit d’où tu pourras voir le tableau certainement intéressant de cette soirée.

— Mais si j’étais découverte ?

— Cela aurait peu d’importance, puisque tu serais masquée. Si l’on te parle, réponds évasivement. Tu as assez d’esprit et d’à-propos pour te tirer d’embarras.