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belles demoiselles, avoir tout à fait l’air d’une Hindoue et d’une Chinoise de théâtre ?

— Je ne peux me rendre compte, puisque je n’en ai jamais vu de vraies ni de fausses.

— Cela se sent quand même lorsqu’on a ta finesse et ton goût. Je suis bien certaine qu’elles ne peuvent faire un instant illusion, quel que soit leur maquillage.

— Je ne le crois pas non plus.

Mlle  Herminie enveloppa d’un coup d’œil rapide la physionomie un peu fatiguée de la jeune fille.

— Cela ne t’a pas fait envie, de les voir partir ainsi, parées, joyeuses, pour cette soirée ?

Gwen eut une hésitation, puis sourit un peu mélancoliquement

— Oui, pour parler en toute sincérité, j’ai eu un instant comme un peu d’envie… J’aurais aimé voir cette fête dans le cadre de ce vieux et pittoresque Kermazenc… apercevoir la belle comtesse dans son costume hindou, et les rajahs… Vous savez, mademoiselle, quel attrait les choses d’Orient ont toujours exercé sur moi ?

— Oui, oui. Tu n’es pas une Dourzen pour rien. Viens que je te montre quelque chose.

Mlle  Herminie ouvrit une porte et entra dans la pièce voisine, aménagée en cabinet de toilette. Gwen qui la suivait vit sur un vieux divan de Perse à fleurs un flot de gaze et de blanches mousselines, un corselet