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plus quittée, s’attachant jusqu’au plus complet dévouement à cette maîtresse égoïste, assez fantasque, mais qui l’appréciait et la traitait un peu en confidente. Macha s’était prise d’affection pour la petite orpheline recueillie à Coatbez et avait pour elle des attentions auxquelles n’aurait jamais songé Mlle  Dourzen.

Quand le thé fut servi, Gwen s’assit pour faire une lecture à haute voix, dans un volume qui venait d’arriver aujourd’hui même. C’était un ouvrage sur les contrées asiatiques. L’auteur parlait d’un mouvement mystérieux qui, depuis une dizaine d’années, semblait se produire parmi les peuples de ces pays, battant en brèche l’influence européenne, la faisant reculer lentement, mais sûrement. Jusqu’alors, on n’en avait pu connaître la source ni les moyens d’action. Les uns parlaient d’une puissante société secrète, les autres d’un homme doué d’un pouvoir prodigieux qui serait le conquérant et le maître d’un immense empire asiatique. Mais, en réalité, l’énigme restait à peu près complète, bien que certains faits, depuis quelque temps surtout, eussent inquiété les pays pourvus de colonies dans ces contrées et incité leurs gouvernements à s’en préoccuper.

— C’est très intéressant, dit Mlle  Herminie, quand Gwen eut terminé le second chapitre. J’avais déjà lu dans mon journal un article à ce sujet, et c’est pourquoi j’ai fait venir ce