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moi qui voudrais m’entourer de ces gens-là, comme il le fait, paraît-il. Mais il est un original fieffé, M. le comte de Penanscoët.

— Oui, un étrange personnage. Il y en a eu plusieurs de ce genre, dans la famille.

— Ils ont en tout cas bien réussi à mener leur barque de façon à faire fortune et quelle fortune, celui-là surtout !

Une lueur de convoitise brilla dans le regard de Blanche.

— … Hervé, tu iras demain à Kermazenc.

M. Dourzen la regarda, un peu effaré, en esquissant un geste de protestation.

— Demain ? Mais il était convenu que ce serait pour dimanche… Cela paraîtrait indiscret… trop pressé…

— Allons donc ! Il y verra un hommage, au contraire. Cet homme, fabuleusement riche, qui est là-bas comme un petit souverain, a l’habitude de cela. D’ailleurs, il trouvera cet empressement tout naturel de ta part, puisque vous êtes parents.

— Heu !… un parent qui ne m’a jamais donné signe de vie…

— Parce que tu n’as pas su t’y prendre, autrefois… tu ne t’es pas rendu sympathique. Je te parie bien que, moi, je saurai l’amadouer, ton comte de Penanscoët, tout original et orgueilleux qu’il puisse être !

Hervé Dourzen ne s’éleva pas contre cette prétention. Il savait de quoi était capable la ténacité de Blanche et ne jugeait pas impossi-