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pressifs, déclarés autrefois par Mme  Dourzen infiniment plus beaux que ceux de Gwen.

— Là… qu’est-ce que je disais ! Voilà qui est affreux. À quoi rime cette arabesque, ici ? Et la soie blanche ne fait pas bien du tout, comme je vous l’avais prédit…

Indifférente en apparence, Gwen écoutait silencieusement les critiques faites sur un ton blessant par la voix rageuse de Rose. Celle-ci, en ce moment, — comme beaucoup d’autres fois — venait chercher une occasion de lui dire des choses désagréables. Aujourd’hui, elle semblait particulièrement acerbe et s’attachait visiblement à piquer autant qu’elle pouvait l’amour-propre de Gwen.

— … Vous êtes aussi sotte qu’entêtée, vraiment ! Je serai fagotée avec cela… Au moins qu’elle soit finie pour cet après-midi. Je veux l’essayer ce soir.

— Bien, dit froidement Gwen.

Rose lui jeta un regard furieux. Elle repoussa la robe qui tomba aux pieds de Gwen, fit quelques pas vers la porte, puis, se détournant, dit avec un accent de moquerie mauvaise :

— C’est dommage que vous n’ayez pas le sou, car vous auriez pu louer un costume pour le bal masqué des comtes de Penanscoët. Mais vous n’êtes qu’une pauvresse, avec vos airs d’orgueilleuse.

Cette sotte méchanceté fit jaillir du regard de Gwen une lueur d’indignation. Mais la