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I


Gwen sortit de l’église et s’engagea dans l’allée centrale du petit cimetière. Elle passa devant la chapelle funéraire des Dourzen, qui datait du XVe siècle. Près de là, un sentier entre de modestes sépultures aboutissait à un grand vieil if au pied duquel se trouvait une tombe sans dalle. Des fougères en marquaient la limite, et des petits œillets des landes la fleurissaient. Une croix de bois noir s’élevait au-dessus. L’inscription en était effacée. Autrefois, on y avait lu ce nom : « Varvara Dourzen, née Tepnine. »

Gwen s’agenouilla et pria. Un chaud soleil de juin l’enveloppait, dorait la délicate blancheur de son teint et accusait l’usure de la robe qui vêtait son jeune corps souple dont la grâce harmonieuse était incomparable. Sous le chapeau disgracieux, en paille dé-