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d’argent, les perles de son collier, les cercles d’or et de rubis entourant ses bras et ses chevilles, l’étroit visage blanc dont les yeux sombres s’attachaient sur l’enfant, sans surprise apparente.

— Qui êtes-vous ? demanda une voix lente à l’accent étranger.

La petite fille, interdite, ne put que balbutier :

— Je… je vous demande pardon, madame… Je voulais voir le parc au clair de lune… et je me suis égarée…

Cette dame… oh ! certainement ce devait être Mme  de Penanscoët, la princesse hindoue qu’elle souhaitait de connaître !

— Qui êtes-vous ? répéta le belle apparition.

— Je suis… j’habite à Coatbez.

— Chez M.  Dourzen ?

— Oui, madame.

— On ne vous a pas défendu de venir dans ce parc ?

— Si… Je sais bien que ce n’est pas permis. Mais j’avais trop envie de le revoir, ce soir… J’ai eu tort, je le sais bien…

Elle regardait en face Mme  de Penanscoët, avec une franchise mêlée de timidité. Le rayon de lune arrivait jusqu’à elle, éclairait sa mince petite figure frémissante, ses courts cheveux aux tons d’or roux, ses yeux si beaux, si admirablement expressifs.

— … Je vous prie de me pardonner, madame, et de ne pas dire à Mme  Dourzen que