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L’ORPHELINE DE TI-CARREC



I


— Voilà encore cette femme ! C’est vraiment honteux de courir ainsi les routes ! Mais qu’attendre d’une personne de cette sorte ?

Mme  Hervé Dourzen, là-dessus, prit un air dégoûté en se penchant pour suivre des yeux celle dont elle parlait avec tant de mépris.

Sur la route plantée d’ormes qui séparait Coatbez des premières maisons du bourg, Varvara Dourzen passait, tenant par la main sa petite fille. Elle était vêtue d’une robe noire très simple, à manches longues. Ses cheveux coupés, qu’elle laissait repousser, tombaient en frange soyeuse et sombre sur la nuque très blanche. De la fenêtre où se penchaient Mme  Dourzen et, derrière elle, son mari, on voyait son profil de pur type caucasien, si parfaitement beau. Elle avait une taille souple,