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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

race, et en tout cas ne daignerait sans doute pas venir à cet humble Ti-Carrec, cette rude et simple maison de la lande qui était le seul bien de Gwen.

« Quelle place occuperai-je dans son existence ? songea la jeune femme, reprise par ses appréhensions. Il ne me l’a pas dit. S’il est empereur d’Asie, paraîtrai-je en souveraine près de lui ? Ou bien demeurerai-je dans l’ombre ? »

Mais, à cette pensée, une souffrance, un peu de révolte s’éveillaient en l’âme de Gwen.

Quand elle fut entrée dans la maison, elle laissa au rez-de-chaussée le Chinois et, prenant une lampe électrique, elle gagna la chambre de sa mère. Comme autrefois, elle s’agenouilla contre le lit et pria un moment pour celle dont le souvenir restait vivace dans son cœur fidèle à toutes les affections. Puis elle se releva, alla soulever la tenture et ouvrit la petite armoire secrète.

Le coffret était toujours là. Elle l’ouvrit et les modestes bijoux apparurent. Gwen y posa ses lèvres et les embrassa avec une ferveur touchante. Puis, avant de refermer, d’un geste machinal elle éclaira la cavité avec le rayon lumineux de sa lampe. Quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir tout au fond de la cavité un autre coffret ! Jamais elle ne l’avait vu. Il est vrai qu’elle n’avait jamais fait de recher-