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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

sion de la formidable aventure dans laquelle se lançait Dougual. Il ne paraissait pas craindre l’insuccès. Tout, disait-il, était prévu, tout était prêt… Mais qui sait ? Peut-être échouerait-il, malgré tout, et alors à quels périls se heurterait-il ?

Elle avait en outre l’intuition, maintenant, de l’orgueil, de l’ambition qui existaient chez lui. Défauts héréditaires chez les Penanscoët, et que, sans doute, le comte et Appadjy avaient développés au maximum en celui dont ils voulaient faire le souverain du monde asiatique. Où le mèneraient-ils ? Ce n’était pas sans un frisson d’angoisse que Gwen se le demandait. À la révélation faite par Dougual, elle avait eu un moment d’enthousiasme et d’éblouissement. C’était l’esprit d’aventure des Dourzen qui parlait. Mais la réflexion, le bon sens avaient maintenant leur tour et lui montraient que Dougual, devenu empereur d’Asie, tout-puissant, idole adulée de millions d’hommes, ne serait plus le même pour elle.

Devait-elle donc souhaiter l’insuccès ? Non, car elle ignorait comment cette nature, par certains points encore peu connue d’elle, supporterait la désillusion. Puis quelle vengeance, quelles représailles pourraient s’exercer sur lui, de la part des nations ennemies