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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Les lèvres pâles d’Ivor eurent un frémissement.

— Nous verrons à y mettre un obstacle, en ce cas, dit-il.

Sa voix prenait un timbre dur, très bref.

— … Mais je voudrais avoir près de lui un observateur, qui puisse me renseigner sur ses faits et gestes. J’ai pensé à Willy.

— Willy ? dit le brahmane avec surprise. Il est attaché comme un chien à Dougual.

— Comme un loup serait plus juste. Il y a en lui quelque chose du fauve, inquiétant, sauvage, peu sûr… Rappelle-toi, quand je l’ai fait venir après avoir appris le départ de Dougual pour l’interroger, cet air singulier… J’ai eu l’impression, à ce moment-là, que, s’il avait su quelque chose, il me l’aurait dit. Et — autre impression encore — je crois qu’il déteste Gwen, probablement parce que son maître lui est trop attaché. Car c’est une nature jalouse, que celle-là, et vindicative… Pour ceci, il a de qui tenir, ajouta le comte avec un sourire cynique.

— Il est possible que tu aies vu juste, Ivor. En ce cas, Willy pourrait nous être précieux, en effet.

— Je crois arriver assez facilement à ce que je veux, près de lui. Il me ressemble sur certains points, je le répète, et il me craint. Je m’entendrai avec lui pour perdre Gwen