Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

de choses. Je te procurerai des adresses de maisons parisiennes d’où tu te feras envoyer — sous un nom supposé, naturellement — tout ce qui te sera nécessaire ou agréable… Et sois certaine, ma bien-aimée, que j’abrégerai autant que possible cet exil, si pénible pour tous deux.


… Huit jours plus tard, à la nuit tombante, Ivor de Penanscoët entra dans une des salles de son palais où Appadjy compulsait d’antiques manuscrits rédigés en sanscrit.

— Je viens de voir Dougual, dit-il.

— Ah !… Eh bien ?

Le brahmane se tournait à demi vers son ami, en attachant sur le visage soucieux un regard investigateur.

— Eh bien ! il est exact qu’il n’a pas ramené Gwen !

— Qu’en a-t-il fait ?

— Il l’a, dit-il, installée en Italie, du côté du lac de Garde. Pendant les premiers bouleversements, il aime mieux la savoir en Europe que parmi nos populations soulevées. Telle est du moins l’explication qu’il m’a donnée. Quant à ce départ précipité, et complètement secret, il ne m’en a pas donné d’autre raison que celle-ci : « Vous savez que chez moi les décisions sont promptes et que je les veux exécutées aussitôt. »