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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

ton tuteur a encore droit sur toi… Voici comment nous procéderons : demain, nous partirons en avion. Le pilote sera un de mes serviteurs les plus sûrs. De même celui d’un second avion, qui emmènera Wou, Li-Hang, un autre de mes serviteurs chinois, et une de tes servantes, cette Pavali qui vient de sortir. Je te conduirai directement à Kermazenc où tu auras soin de paraître toujours voilée aux yeux des gardiens qui y demeurent. En conservant le costume hindou, tu passeras pour être une de mes favorites orientales, que je relègue là comme punition. Naturellement, tu ne sortiras jamais du parc, sinon à la nuit, si tu veux te promener un peu sur la côte. Mais, en ce cas, tu devras toujours être accompagnée de Li-Hang. Car je te laisserai celui-ci pour te servir, ainsi que Pavali, qui est intelligente et fidèle. Toutes les semaines, tu m’écriras en adressant tes lettres à Rome — je te dirai chez qui. Les miennes te parviendront par la même voie.

— Je ferai ce que tu voudras, redit Gwen.

Sa voix tremblait. Dans les belles prunelles couleur d’océan passait une désolation profonde.

— … Et ce sera pour combien de temps ?

— Je ne puis encore te le dire, mon amour. Il faudra d’abord que j’assure ta sécurité complète. Mais je trouverai bien le moyen