rencontres dans les jardins. Et elle s’était étonnée que la comtesse ne l’invitât pas à revenir la voir.
« Ce doit être une nature originale, peut-être changeante, pensait-elle. Et puis, si le comte, comme je le crois, n’approuve pas le mariage de Dougual, elle est peut-être obligée à cette attitude de réserve. »
Mais qu’importait à Gwen, puisqu’elle avait l’amour, la protection toute-puissante de Dougual ?
Cependant, sur cette félicité, des ombres planaient, invisibles.
Un soir, Gwen fut prise de torpeur et d’une grande faiblesse. Dougual fit appeler son médecin, un Chinois qui avait fait ses études à Paris. Les remèdes donnés ranimèrent la jeune femme, qui resta cependant toute la nuit et la journée du lendemain dans une sorte d’engourdissement. Le médecin ne savait à quoi attribuer un tel malaise. Il trouva le surlendemain la malade tout à fait remise et ne découvrit aucune trace de la faiblesse, de l’irrégularité du cœur constatées la veille encore.
— Malaise nerveux, conclut-il.
Bien que Dougual eût dissimulé son inquiétude, Gwen ne l’en avait pas moins perçue. Elle comprit en cette circonstance combien elle lui était chère, et qu’il était sincère en lui