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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

dos d’un des éléphants que renfermaient les écuries du rajah Han-Kaï. Celui-ci faisait aussi apprendre l’équitation à la jeune femme, qui se révélait écuyère de race. Puis venaient les heures de musique, de lecture, les longues causeries, pendant lesquelles Dougual achevait de mieux connaître l’âme et le cœur de Gwen. Quant à celle-ci, elle donnait plus que jamais toute sa confiance à l’enchanteur qui avait si féeriquement transformé toute son existence. Pourtant, elle pressentait — et d’ailleurs lui-même le lui avait donné à entendre — qu’il existait dans sa vie un côté mystérieux. Mais telle était en cette jeune âme ardente la puissance de l’amour qu’elle restait indifférente à l’énigme, tout absorbée en celui qui représentait pour elle la plus merveilleuse réalisation de ses rêves.

D’ailleurs, ne lui avait-il pas dit qu’il lui apprendrait bientôt quel était le secret dont il lui laissait ainsi deviner l’existence ? Elle attendait donc, confiante, heureuse, enivrée par l’amour qu’elle donnait et recevait. Tout son douloureux passé lui semblait lointain, enveloppé de brume, et rien, dans le palais de la Lumière heureuse, ne venait le lui rappeler.

Mme de Penanscoët était venue lui rendre sa visite. Elle lui avait paru plus froide, plus énigmatique encore qu’auparavant. Depuis, Gwen ne l’avait pas revue, sinon en quelques