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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Tandis que la jeune femme parlait, Mme de Penanscoët tenait les paupières demi-baissées. Mais, dans leur ombre, les longs yeux noirs suivaient tous les changements d’expression sur la physionomie de Gwen. Quand celle-ci se tut, après avoir raconté son enlèvement de Ti-Carrec, son réveil à Pavala, son mariage avec Dougual, la comtesse eut de nouveau ce semblant de sourire qui, seul, paraissait compatible avec son hiératique physionomie.

— Ainsi, vous êtes heureuse, Gwen ?

— Oh ! si heureuse !

Mme de Penanscoët enveloppa d’un long regard ce visage éclairé par une joie profonde, radieuse. Elle eut un soupir léger… Puis, renversant un peu la tête en arrière, elle appela :

— Sanda !

Une Hindoue à la figure fanée parut au seuil d’une porte.

— Sers-nous le thé.

Quand la femme eut disparu, Nouhourmal dit à Gwen :

— Vous venez de voir la plus fidèle, la plus dévouée des servantes. Elle ne m’a pas quittée depuis mon enfance… Son mari est le serviteur de confiance de M. de Penanscoët.

À la réapparition de Sanda, Gwen la considéra avec attention. Elle remarqua le mélange de douceur et d’énergie qui existait dans le regard de cette femme, ses gestes souples,