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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

mains de ces hommes, il était destiné, de toute façon, à devenir leur victime, car, certes, ils ne s’embarrasseraient pas de lui !… Et si Dougual était vivant, il fallait qu’elle tâchât de le rejoindre… Elle allait donc fuir, ou du moins essayer de le faire. Elle irait à Kermazenc et si Dougual n’y était pas, elle gagnerait par le parc le logis de Mlle Herminie, elle se mettrait sous sa protection.

Détournant son regard de la mer, Gwen le porta dans la direction vers laquelle, dans un instant, elle allait s’élancer, aussi vite que le lui permettraient ses forces malheureusement atteintes par les tourments de ces quelques semaines et par l’effet du poison. On la poursuivrait, sans doute… mais puisqu’elle était condamnée par ses geôliers à mourir ici, mieux valait courir la minime chance qui lui restait.

Elle tressaillit tout à coup… Une silhouette féminine se profilait sur la lande, à une centaine de mètres… une silhouette déjà aperçue quelques jours auparavant. Oui, c’était bien Mlle Herminie.

Elle avançait d’une allure flâneuse, avec toutes les apparences d’une paisible promeneuse. Gwen bondit, courut à elle…

— Sauvez-moi ! Vite, vite !

Elle lui prenait la main, l’entraînant en répétant :

— Vite, vite !