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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

sonnante ; un persistant malaise demeurait en elle. Aujourd’hui, elle n’avait rien mangé. Mais pour que ses geôliers ne s’en aperçussent pas, elle avait caché sous le lit une partie des aliments apportés par Mevada.

Au bas de l’escalier, elle se heurta presque contre Willy.

— Ah ! bonjour, Gwen ! Me voilà de retour, avec tous les compliments de mon père pour vous.

Elle détourna les yeux du regard d’ironie cruelle et se dirigea vers la porte, sans un mot.

— Vous allez prendre l’air ?

Il la suivit des yeux, puis se tourna vers Mevada, qui apparaissait au seuil de la salle.

— Comment va-t-elle ?

— Assez mal, il me semble. Mais elle ne me dit rien.

— Oui.

— Il faudra doubler la dose. M. de Penanscoët veut en terminer maintenant.

— Bien.

Et, sur ce mot, la métisse rentra dans la salle.

Gwen, contournant la maison, s’avança un peu sur la lande. Pendant un moment, elle s’arrêta, les yeux fixés sur l’Océan que berçait une houle légère. Elle était résolue à fuir, maintenant qu’elle savait sa vie menacée. En admettant que le petit Armaël fût entre les