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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Elle pourra disparaître comme sa mère, sans qu’on trouve jamais d’où lui est venue la mort.

Appadjy secoua la tête.

— Méfie-toi de Dougual ! Tu serais le premier qu’il soupçonnerait, Ivor, puisqu’il te sait hostile à cette union.

— Alors, trouve un autre moyen, sans inconvénient pour nous, Appadjy, car je te l’affirme, je ne pourrai supporter que la fille de Varvara soit l’épouse de mon fils, de mon beau Dougual qui demain sera le maître d’une partie du monde !

Qui était cette Gwen Dourzen qui venait ainsi se mettre en travers des vastes projets du comte de Penanscoët ? Une pauvre orpheline, la fille d’Armaël Dourzen, cousin d’Ivor, et de cette Varvara Tepnine, Russe exilée, dont il parlait avec tant de mépris.

Varvara avait été la femme d’Ivor et c’est elle qu’il évoquait quand il disait à son fils qu’il avait épousé religieusement — mais pas civilement — une femme pour étouffer ses scrupules. De leur union était né un fils, Willy, qu’il avait pris à sa mère, pendant une absence, pour le faire élever suivant ses principes.

Pour échapper à la domination de cet être pervers, Varvara s’était enfuie et elle avait épousé Armaël. Ils avaient eu une fille, Gwen.