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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Dougual, de l’enfant, la porte de la chambre s’ouvrit. En se détournant, elle vit sur le seuil Mevada.

Mevada, l’odieuse geôlière qui épiait toutes ses démarches. Elle avait des yeux auxquels rien n’échappait, une ouïe d’une extraordinaire finesse. Sans doute avait-elle entendu le bruit de la fenêtre, des volets qu’on ouvrait et, le jugeant suspect parce qu’inusité à cette heure et en cette saison, elle venait surprendre sa prisonnière, la porte n’ayant pas de clef et ayant été démunie de son verrou.

— Qu’y a-t-il, mademoiselle ? demanda la voix doucereuse. Êtes-vous souffrante ? Pourquoi cette fenêtre ouverte ?

— J’ai la migraine, dit Gwen, s’efforçant de dominer son émoi pour parler froidement.

— Ce n’est pas en faisant entrer cet air humide que vous y remédierez. Rien n’est plus mauvais…

Tout en parlant, la métisse allait vers la fenêtre. Écartant doucement Gwen, elle se pencha, scruta les ténèbres… Mais Wou, d’un bond, s’était écarté suffisamment pour qu’elle ne pût l’apercevoir dans la nuit.

Gwen, le cœur serré par l’angoisse et la colère, se reculait un peu. Elle dit, en se maîtrisant pour affecter un ton de mépris ironique :