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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

son logis, et elle s’empressa aussitôt de conter à Macha les singulières choses qu’elle avait vues et entendues. Mais elle ne se doutait pas que, de sa fenêtre, Gwen l’avait aperçue tandis qu’elle s’en retournait à travers la lande, après son bref colloque avec Mevada. Instinctivement, la jeune femme avait tendu les bras vers elle, prête à jeter un cri d’appel… Et ce cri était demeuré dans sa gorge. Car, en une horrible vision, elle avait vu son enfant, son bien-aimé Armaël, aux mains d’Ivor… Armaël sans vie, petite victime sacrifiée à l’odieuse vengeance de ce monstre.

Et, toute frissonnante, le cœur serré, elle avait regardé s’éloigner la silhouette familière, elle l’avait vue disparaître dans un repli de terrain. Alors, elle s’était écartée de la fenêtre et, affaissée dans un fauteuil, elle avait sangloté, tout bas, pour que ses geôliers, ses ennemis, ne l’entendissent pas et ne pussent s’en réjouir.