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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

ayant été si mal reçue, je ne reviendrai pas sans être appelée… d’autant plus que c’est une chose pénible pour moi de me trouver en contact avec cette personne. Encore, si elle éprouvait quelque honte, quelque regret… Mais ce cynisme… ce cynisme !

— Bah ! elle ne chantera pas toujours si haut. Quelques mois de solitude à Ti-Carrec la changeront, vous verrez.

— Espérons-le !… Mais allez-vous donc demeurer ici pour la garder, monsieur ?

— Je viendrai seulement, de temps à autre, passer quelques jours. Mevada est très sûre. Mais, mieux que toute surveillance, la crainte de représailles exercées sur son fils la maintiendra dans la sagesse.

Quelque chose dans le ton de Willy et ce mot de « représailles » firent tout de même passer un petit souffle de gêne, d’inquiétude, sur la conscience peu sensible de Blanche Dourzen.

— Elle peut se dire que c’est là une menace en l’air… qu’en réalité elle ne risquerait rien…

— Elle sait très bien, au contraire, que mon père ne parle jamais en l’air et qu’elle risquerait tout.

Il appuya sur ce mot « tout ».

Cette fois, Blanche eut un petit frisson. Elle