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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— … Oui, que venez-vous faire, puisque d’avance votre conviction est établie, puisque, dans votre conscience impeccable…

Une écrasante ironie pesa sur ce mot.

— … Vous m’avez jugée, condamnée ? Ces deux hommes vous ont raconté ce qu’ils ont jugé utile pour leur cause criminelle et vous les avez crus, sans examen — trop heureuse de me croire coupable, moi que vous détestez. Vous trouvez tout naturel qu’ils me retiennent ici, loin de mon mari — qu’ils m’ont dit avoir tué — loin de mon enfant, qu’ils prétendent tenir en leur pouvoir. Vous ne cherchez pas à savoir qui, d’eux ou de moi, dit la vérité, et si je ne suis pas la victime d’une odieuse machination. Eh bien ! continuez donc d’être leur complice, mais ne m’infligez pas l’injure de votre présence.

Et, tournant le dos, Gwen se dirigea vers la maison, où elle disparut.

— Quelle furie ! Quelle furie !…

Willy eut un rire bref.

— Ah ! elle vous en veut, naturellement !… Elle sait bien que, sans vous, sans votre complicité, comme elle dit, nous aurions des difficultés pour la retenir ici.

— Je suis tout à votre disposition, cher monsieur, si vous avez besoin de moi, dit Mme Dourzen d’un ton pénétré. Évidemment,