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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

guère, ton caprice fini, passe encore… J’ai agi ainsi, autrefois, pour étouffer les premiers scrupules d’une femme et l’avoir mieux à moi. Mais un lien légal !… Non, non ! D’ailleurs, nous sommes convenus que le souverain de l’Asie devait prendre pour compagne légitime une femme de ce pays.

D’un geste d’ennui, Dougual posa sur une petite table, près de lui, la tasse qu’il tenait à la main. Sa physionomie témoignait d’une impatience hautaine qui s’exprimait aussi dans sa voix tandis qu’il répliquait :

— Vous m’avez toujours répété, mon père, — et Appadjy de même — que le futur et tout-puissant maître de l’Asie n’aurait à consulter que son bon plaisir, que, sur un signe de lui, le dernier des esclaves pourrait devenir l’un des premiers de son empire, que seule sa volonté serait la loi suprême. Je veux suivre vos leçons… et je vous dis que ma femme légitime, ce sera Gwen Dourzen, qu’il me plaît d’élever jusqu’à moi.

Sur ces mots, Dougual se leva. Le comte, dont les lèvres se crispaient légèrement, dit avec un accent de sarcasme :

— Tu es donc tellement amoureux ? Je ne te croyais pas capable de risquer, pour une femme, l’échec de la magnifique partie que nous jouons.

— Je ne risque rien, bien au contraire. Une