— Pourquoi m’appelez-vous mademoiselle ?
— N’êtes-vous pas mademoiselle Gwen Dourzen ?
— Non, je suis la comtesse de Penanscoët.
La femme leva les sourcils en signe d’étonnement.
— Je ne comprends pas… M. le comte de Penanscoët m’a dit que vous vous appeliez Mlle Dourzen.
— Que signifie ?… Que signifie ?
Gwen jetait ces mots avec angoisse.
— … Vous dites… le comte de Penanscoët ? Mais c’est mon mari ! Il n’a pas pu vous dire cela !
Mevada eut un ironique sourire.
— Vous n’êtes pas la femme du comte Ivor de Penanscoët, que je sache ?
— Le comte Ivor ?… Ivor ?
Ce cri de stupéfaction retentit à travers la grande chambre. Gwen, penchée hors du lit, attachait sur la femme un regard où la stupéfaction se mêlait à l’épouvante.
— … Mais il est… il est prisonnier !
— Je ne le crois pas, car il était ici hier soir.
— Ici ?… ici ? Mais alors… Dougual, mon mari ?
— Voici ce que M. de Penanscoët m’a chargée de vous remettre. Sans doute vous donne-t-il les explications nécessaires.