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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

lèvement général dans quelques semaines, dit Ivor. Bientôt, mon fils, tu seras plus puissant que ne le furent jamais les conquérants d’autrefois.

Une orgueilleuse allégresse luisait dans le regard du comte. Mais la physionomie de Dougual conserva son indifférence hautaine.

— … Tu en es heureux, Dougual ?… Tu n’auras plus rien à désirer maintenant.

— Rien, en effet, dit brièvement Dougual.

Il fit un signe, et la jolie Chinoise accroupie au bout de la salle, sur des coussins, vint lui verser une nouvelle tasse de thé, après une humble prosternation.

— Tout va bien ici ? demanda Ivor en allumant un cigare. La petite Dourzen te plaît encore ?

Cette fois, les cils se relevèrent, le regard de Dougual se fixa, altier et presque dur, sur M. de Penanscoët, qui souriait.

— Gwen Dourzen me plaît si bien que j’en ai fait ma femme.

Le comte sursauta, et Appadjy ne put contenir un geste de surprise.

— Ta femme ?… Que dis-tu là ?

— Je l’ai épousée devant un prêtre catholique.

— Toi, Dougual ? Voyons, je rêve ? À quel propos ?

Les sourcils de Dougual se rapprochèrent