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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Oui. Songez, mon cher, que vous auriez le droit de la faire enfermer jusqu’à sa majorité. Elle devra s’estimer trop heureuse que, par égard pour le nom qu’elle porte légalement, vous vous contentiez de lui infliger ce demi-internement, dans une demeure qui est la sienne.

— Mais elle n’y restera pas ! objecta Mme Dourzen. Elle fera savoir à votre fils où elle est…

— Elle y restera, et elle ne fera rien savoir du tout à Dougual. Je tiens son enfant en mon pouvoir ; par lui, je la tiens elle-même. En outre, je mettrai près d’elle une femme dont je suis sûr. Puis elle sera sous la surveillance constante de son frère, qui ne permettra pas qu’elle s’écarte en rien de l’existence que nous lui aurons tracée pour son expiation.

— Son frère ? dit Blanche en ouvrant des yeux stupéfaits.

— Oui, son frère… un fils que Varvara Tepnine avait eu avant son mariage avec Armaël… un fils dont je suis le père, car moi aussi j’ai été, comme Dougual, épris pendant un peu de temps de la pire intrigante, de la plus dangereuse séductrice. Voilà pourquoi je puis vous dire en connaissance de cause ce que valait Varvara. Et, malheureusement, j’ai pu me convaincre que nous devons dire en toute vérité : « Telle mère, telle fille. »