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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Ivor de Penanscoët poursuivit de sa voix nette et glacée :

— Je pensais que ce nouveau caprice de mon fils serait aussi éphémère que les précédents. Mais il dure encore et cela gêne les projets que j’avais conçu pour lui. En outre, cette jeune personne me déplaît beaucoup…

— Ah ! que je vous comprends ! s’exclama Blanche avec ardeur.

— Oui, vous ne l’avez pas en grande sympathie non plus ? Et elle vous le rend bien, croyez-le ! Je sais qu’elle a fait de vous, à Dougual, le plus abominable portrait.

Le sang monta au visage de Blanche.

— Est-ce possible ? Le petit monstre ! Moi qui l’ai recueillie, nourrie, habillée !… Ah ! comme je voyais clair, quand j’éprouvais tant de répugnance à la recevoir sous notre toit après la mort de sa mère, cette aventurière, cette créature qui a perdu le pauvre Armaël !

— Oui, votre instinct était bon, madame. La fille ne vaut pas mieux que la mère, et ce n’est pas peu dire !

— Est-ce que vous sauriez quelque chose de particulier sur cette Varvara ? s’écria vivement Mme Dourzen.

— Je sais qu’elle était une créature vile entre toutes. C’est pourquoi, retrouvant en sa fille la même perversité, j’ai voulu la faire disparaître de la vie de mon fils. J’aurais pu,