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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Il se garderait d’y entrer, la réputation d’avarice de M. de Chevignon étant bien établie dans le pays… Il faut espérer que son neveu ne tient pas de lui, car alors, ma pauvre Rose…

Et Laurette eut une grimace à l’adresse de sa sœur.

Rose était fiancée depuis huit jours à Émile de Chevignon, jeune propriétaire des environs, pourvu d’une large aisance.

À la réflexion de Laurette, la jeune personne riposta :

— Je ne me laisserais pas faire, ne crains rien ! Ce n’est pas pour me priver que je me marie.

À ce moment, Mme Dourzen prêta l’oreille.

— Une automobile vient de s’arrêter.

— Oui, c’est vrai, dit Laurette.

Elle se leva, passa dans la pièce voisine et souleva le rideau d’une fenêtre.

— Un monsieur descend… Il va sonner…

En effet, la sonnette se fit entendre. Mme Dourzen demanda :

— Tu ne connais pas ?…

— On dirait… je ne sais trop, car je ne l’ai jamais vu de près pendant son séjour ici… mais on dirait le comte de Penanscoët !

— Le comte de Penanscoët ! répéta Mme Dourzen d’un ton de stupéfaction.