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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

pût le préparer pour la future souveraineté de l’Asie. Car lui, comme Ivor, n’a depuis des années que ce but : constituer l’empire asiatique. Chez tous deux, l’idée est devenue une sorte de fanatisme. Aucun scrupule, d’ailleurs, n’a jamais arrêté Appadjy. Il ne fera pas le mal pour le mal, comme son ami Ivor ; mais il ne reculera pas devant le plus grand crime dès qu’il y trouvera un intérêt quelconque… Au demeurant, un homme avec lequel il faudra prendre tes précautions, si tu jettes à bas ses desseins ambitieux.

— Je les prendrai… Nos sujets, fort heureusement, sont beaucoup plus attachés à moi qu’à Ivor. Celui-ci les a habitués à me considérer comme une sorte de divinité, et cette situation va me servir contre lui. Demain, les deux amis seront enfermés jusqu’au jour où je jugerai suffisamment apaisée l’agitation soulevée par eux. Alors, je relâcherai Appadjy. Mais… l’autre, le misérable criminel, restera emprisonné jusqu’à la fin de sa vie. Et ce sera une dure prison. Je saurai lui faire expier ses forfaits, ne craignez rien !

— Tu le dois ! dit ardemment Nouhourmal. Le sang de ton père, de Varvara Tepnine et d’autres, crie contre lui… Un mot encore : méfie-toi de Willy.

— De Willy ? répéta Dougual avec surprise.

— Ivor l’a chargé de savoir — de tâcher de