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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Dougual ! Je t’appelle toujours ainsi, n’est-ce pas, car je ne pense pas que tu souhaites prendre ton véritable prénom d’Ivor ?

— Non… Oh ! non…

— J’ai vécu depuis des années dans l’espoir de voir ce jour, d’assister à l’effondrement de ses plans, à la ruine de ses ambitions. Je savais que ce serait le pire pour lui… Et j’ai attendu, patiemment, l’instant où tout serait prêt, où il se croirait arrivé au but…

Elle eut un rire bas, à la fois sardonique et douloureux.

— … J’étais informée de tout par Ajamil, qu’il croyait entièrement dévoué à lui et qui épiait, qui écoutait avec une incroyable adresse. D’ailleurs, Ivor ne se défiait pas de moi, car il se figurait que je l’aimais toujours comme autrefois. J’ai eu le courage de ne jamais le détromper à ce sujet.

— Et Appadjy, quel rôle joue-t-il dans tout cela ? Pourquoi vous a-t-il conseillé cette substitution d’enfant ?

— Appadjy a été mon tuteur et a toujours eu pour moi autant d’attachement qu’en comporte sa nature sèche et personnelle. Il me donna ce conseil et m’aida dans son accomplissement, pour calmer mon désespoir, mon angoisse. À lui, il importait peu que l’un ou l’autre des deux enfants survécût, que ce fût le fils de Riec ou celui d’Ivor, pourvu qu’il