Page:Delly - Dans les ruines, ed 1978 (orig 1903).djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En faisant cette question, M. de Regbrenz se penchait davantage encore pour apercevoir le visage de Xavier.

— Non, père, il vit et sera sauvé, je l’espère, répondit Even sans s’arrêter.

Un soupir de soulagement souleva a poitrine du vieillard… En se retournant, il aperçut Alix, que Mme de Regbrenz avait saisie par le bras.

— Il est donc mort aussi, celui-là ? balbutiait la vieille dame avec désespoir. Tous mes enfants sont morts, tous…, même Gaétane… ma belle petite…

— Tais-toi ! mais tais-toi donc ! s’écria brusquement le comte, dont le corps ployé tremblait violemment.

Oui, vraiment, la maladie de cette pauvre mère prend des proportions considérables, dit Georgina d’une voix mordante.

Elle arrivait derrière Alix, et sa main, extrêmement ferme sous son élégante apparence, détacha de force celle de sa mère, toujours crispée sur le bras d’Alix.

— Soyez tranquille, grand-mère, le Bon Dieu ne permettra pas que notre Xavier nous quitte, dit Alix en adressant un regard de compassion affectueuse à la pauvre aïeule.

Elle s’éloigna rapidement et rejoignit Even. Mathurine, arrivée la première, avait déjà préparé le lit où l’enfant fut déposé, et, sur les indications de miss Elson, elle alla en hâte préparer une boisson chaude, pendant que l’Anglaise allumait le feu.

Alix déshabilla rapidement son frère et, lorsqu’elle l’eut couché, s’assit tout près de lui en posant sur son bras la petite tête brune. L’enfant grelottait toujours, mais, tout joyeux de se trouver près de sa sœur chérie, il souriait en répétant :

— Alix, je suis content… j’avais si froid là-bas !

— Pourquoi es-tu parti d’ici pendant que Mathu-