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VII.


En rentrant d’un après-midi passé sur la lande d’Evonny, dont elle aimait les splendides bruyères, Alix s’étonna de ne pas retrouver Xavier, qu’elle avait confié à la vieille servante.

— Savez-vous où sont passés Mathurine et mon petit frère, Rose ? demanda la jeune fille.

— Mathurine n’est-elle pas dans la cuisine, mademoiselle ?

… Non ?… S’il en est ainsi, je ne sais où elle se trouve, car j’étais depuis une demi-heure occupée à ranger les oignons dans le grenier.

— Et n’avez-vous pas vu mon frère ?

— Non, mademoiselle… à moins que… Oui, c’était peut-être bien lui, cette petite ombre que j’ai aperçue, il y a une heure, traversant la cour… Madame a dû la voir, car Madame revenait précisément de ce côté, ajouta-t-elle en se tournant vers Georgina.

Celle-ci avait écouté d’un air indifférent, en jouant distraitement avec ses bracelets… Ce mouvement fit étinceler soudain une rangée de rubis encerclés d’or, bien reconnaissable pour Alix. Ce bracelet était au nombre des bijoux de Mme de Sézannek.

— Non, je n’ai rien vu du tout, dit-elle nonchalamment en ouvrant la porte de la salle à manger. Vous avez dû vous tromper, Rose.

— Peut-être, madame, car j’ai la vue basse et je confonds les gens avec les choses. Cependant, il m’a semblé.