Page:Delille - Les Jardins, 1782.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

à l’innocence des occupations champêtres ; comme décoration, il favorise sans danger ce goût de dépenses, qui suit les grandes fortunes : enfin, il a, pour cette classe d’hommes, le double avantage de tenir à la fois aux goûts de la ville et à ceux de la campagne.

Ce plaisir des particuliers s’est trouvé joint à l’utilité publique : il a fait aimer aux personnes opulentes le séjour de leurs terres. L’argent qui auroit entretenu les artisans du luxe, va nourrir les cultivateurs, et la richesse retourne à sa véritable source. De plus, la culture s’est enrichie d’une foule de plantes ou d’arbres étrangers ajoutés aux productions de notre sol, et cela vaut bien tout le marbre que nos jardins ont perdu.

Heureux si ce poème peut répandre encore davantage ces goûts simples et purs ! Car, comme l’auteur de ce poème l’a dit ailleurs, qui fait aimer les champs, fait aimer la vertu.