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devant cette immense nature. De l’autre côté, nous considérions avec mélancolie tous ces amas de ruines, où chaque pierre a son histoire, et qui autrefois formaient une ville si puissante, pleine de force, et la plus importante de Rajputana. Aujourd’hui, il ne reste de toutes ces forces et grandeurs qu’une cité morne, habitée par quelques pauvres gens, ignorant leur propre origine. Pour nous ce n’est plus qu’une lamentable vision.

S. A. Le Maharana d’Odaipure fit restaurer un des plus historiques de ces palais, où habitait autrefois le Maharana Bin Singh, avec son harem et sa fille unique, d’une beauté remarquable qu’on appelait Parmarvati, signifiant « déesse de beauté ». Cette jeune Princesse fut tellement admirée par l’Empereur Akbar de Delhi, qui avait entendu tant parler de sa grande beauté, la fit demander aussitôt en mariage, croyant de suite qu’il serait agréé ; mais quelle fut sa colère d’entendre que cette jeune Princesse fière de sa race Rajpute, refusa catégoriquement cette proposition, qu’elle considéra comme une insulte, n’étant aucunement tentée de devenir