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paisible est un endroit de repos, plein de charmes et d’un délicieux agrément : on peut s’y croire au Paradis.

Le soir, après le diner, le Maharana eut l’aimable pensée de nous envoyer ses musiciens, ses danseurs et son chanteur ; celui-ci étant considéré comme le plus grand artiste de toute l’Inde. Il a une voix magnifique, ses chants me rappellent avec joie et étonnement ceux du Sud de l’Espagne, par leurs airs langoureux, leurs paroles douces, tendres et expressives. Les danseuses sont très gracieuses, leur corps est d’une souplesse extraordinaire, les mouvements de leurs bras et mains sont jolis et très lents. Elles sont habillées très chargées, leur costume est riche avec des couleurs voyantes variées, et ses voilages mystérieux bordés de galons d’or, qu’elles portent sur leur tête. Tout en dansant, elles aiment à se cacher le visage ; petit à petit, elles le découvrent avec grâce et légèreté, montrant des bijoux éclatants qui donnent une certaine gaieté à cette danse harmonieuse. Elles deviennent des fées lorsqu’elles imitent la roue du paon.

Tout en dansant, elles aiment à manger le