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beaucoup trop lourd, fut détaché. En pleine campagne et par une pluie battante, c’était un tableau comique de voir les voyageurs à peine réveillés, sortant d’un cauchemar pour retomber dans un autre sans doute plus réalisable. Certains étaient en pardessus, les femmes avaient les cheveux sur le dos, escortés de leur mari obligés de transporter leurs bagages, ce qui les mit d’une humeur exécrable.

Toute notre suite avait déjà changé de wagon et fait les arrangements nécessaires ; notre cuisinier et les domestiques avaient déjà tous les ustensiles descendus sur la voie, comme un campement de nomades. Malgré cela Son Altesse décida à la fin qu’il était trop tôt et que ce serait très inconfortable de voyager dans un autre compartiment. Alors ce fut un nouveau transbordement épouvantable, puis nous restâmes dans le même train, pour retourner sur nos pas et nous arrêter à Itari. Arrivés là, nous eûmes le plaisir de rester une journée entière dans cette gare, pendant qu’on arrangeait pour le prochain train, qui ne partait qu’à minuit seulement. Il faisait très chaud et le temps dans cette affreuse gare nous parût