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ouvertures étaient si étroites et si basses, qu’il fallait se mettre de côté et courber terriblement la tête. Tout l’ensemble de l’intérieur du fort a un aspect délaissé et lamentable ; c’est avec un certain soulagement que je quittais cette enceinte morne et lugubre ou certains récits qu’on nous fit au sujet des cruautés du roi Thibault (aujourd’hui exilé aux Indes et prisonnier des Anglais à Poona, depuis l’annexion de la Birmanie, en 1885), nous faisaient frémir.

Désirant acheter des rubis, on me conseilla d’aller au marché de pierreries où l’on a le choix et où les prix sont plus abordables, puisqu’on peut les marchander. Je pris un expert avec moi, car tous ces étalages aux pierres superbes de couleurs, en possèdent plus de fausses que de vraies. Des monceaux de rubis de toutes dimensions faisaient notre admiration, mais je fus vivement désillusionnée quand j’appris qu’ils étaient de fabrication parisienne. Toutes ces pierres, ainsi que le saphir, sont si bien imitées, qu’elles sont d’un grand commerce dans ce pays, qui pourtant possède les plus belles. Les femmes riches ou pauvres sont si co-