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le mur, d’où elle dominait la scène ; pendant que Caterina, prise d’une gaîté folle, sautait, criait, voltigeait de droite et de gauche.

Presque chaque jour des disputes éclataient, ou entre Antonio et sa sœur, ou entre celle-ci et Annicca ; l’un d’eux venait alors à la maison en pleurant, mais, comme personne ne lui donnait raison, il finissait toujours par retourner à ses jeux.

— Ils n’étudient pas, ils ne travaillent pas, ils ne pensent à rien, disait la signora Maria, désolée. Ils ont même gâté Anna, qui, lorsqu’elle est venue, paraissait une petite femme faite.

Anna, il est vrai, après s’être vantée de faire un bas en huit jours, en avait commencé un depuis plus d’un mois et était loin de l’avoir fini.

Ni le soleil ni la chaleur étouffante de l’été ne purent calmer les trois jeunes fous. Les passe-temps de l’hiver étaient complètement oubliés ; plus de jeux de cartes, de dames ou de dominos. On ne s’occupait pas plus des petits chats, des poules, du chien, même des poupées, que s’ils n’avaient jamais existé.

Au risque d’attraper quelque maladie, la petite bande se tenait toujours dans le lieu favori, même de nuit, maintenant que les soi-