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À table Angela souleva une question très-importante.

— Et les voleurs ? demanda-t-elle. Ne peut-on redouter un vol à main armée ?…

Son frère répondit en souriant :

— Cela arrive où il y a de l’argent ; il n’y en a pas ici. Quant aux larrons ordinaires, nous ne les craignons point. N’as-tu pas vu les chiens ?

Ceux-ci, très-rassurants, en effet, étaient trois splendides molosses, qui avaient coûté fort cher et mangeaient comme six personnes. Pendant la nuit ils faisaient bonne garde.

— Ils ont le flair pour connaître les voleurs, continua Sebastiano, et ils sont capables d’en égorger une compagnie.

La maison était suffisamment défendue par les murs de la cour et du jardin ; la crête en était garnie de verre brisé, pour plus de sécurité. Enfin les trois domestiques savaient manier un fusil.

— Et regarde donc ! s’écria finalement Sebastiano, en montrant une des parois.

La salle à manger, un peu singulière comme tout le reste de la maison, ressemblait à une salle d’armes. Elle était ornée de tapis faits avec des peaux de sangliers et de mou-