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leur feuillage, tombait comme une pluie de perles dans l’onde claire. Plus loin, les maquis de lauriers-roses, respectés par les cultivateurs, formaient des îles délicieuses, où l’eau coulait sans entraves, avant de passer près d’un champ de lin. Parmi ces arbustes Sebastiano chassait tous les jours les perdrix et autres oiseaux qui composaient infailliblement une partie de son dîner. Au-delà du ruisseau s’étendait un bois d’amandiers.

Ici et là c’étaient des files de jeunes figuiers d’Inde, ou de groseillers pittoresquement entremêlés de cannes, que le soleil faisait reluire.

Un véritable enchantement.

— C’est la bénédiction de Dieu qui pleut sur cette terre, dit Angela, remplie d’admiration.

En effet, des chênes aux figuiers, à la vigne et au lin, tout prospérait sur ces hauteurs !

Seuls les orangers et les palmiers, plantés en différents endroits, comme essai, n’avaient pas résisté, parce que l’air était parfois trop piquant et que pendant l’hiver la neige tombait en abondance. Cependant, Sebastiano ne désespérait pas encore de faire pousser au moins les orangers, puisque le terrain convenait aux réglisses et aux néfliers.