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médecine, en raison de l’absence des lésions expliquant le trouble fonctionnel et, aussi, à cause des nombreuses lacunes que présentait la science à cette époque, au sujet du système nerveux et surtout de son rôle. Voilà pourquoi son histoire est encore très obscure.

Solleysel n’a pas fait mention de la goutte-sereine dans ses écrits ; de Garsault, qui est venu quelque temps après lui, décrit dans son ouvrage, intitulé : Le Parfait maréchal, plusieurs maladies de l’œil ; mais n’en dépeint aucune ayant de l’analogie avec la paralysie de la rétine ou du nerf optique.

Cela prouve assez qu’elle devait être inconnue à cette époque. Lafosse, dans son Dictionnaire d’hippiatrique, définit bien cette maladie, en donne les principaux symptômes et admet qu’ils sont dus à la paralysie du nerf optique. Il la considère comme essentiellement incurable, ce qui porte à admettre qu’il s’en exagérait la gravité. Du reste, un grand nombre de guérisons obtenues établissent assez clairement combien cette sentence, qui condamne à une perpétuelle cécité, est par trop exclusive.

Par conséquent, ce n’est guère que dans les écrits des auteurs du commencement de ce siècle que l’on peut trouver l’exposé plus ou moins authentique et détaillé de l’amaurose des animaux.

Parmi les vétérinaires contemporains qui s’en sont le plus occupés, on doit ranger Gellé, Delafond, Renault, Gohier, Riss, Marrimpoey, MM. Bouley, Lafosse, Leblanc, etc. ; parmi les médecins, un bien grand nombre l’ont spécialement étudiée ; nous savons que certains d’entr’eux sont presque exclusivement oculistes, ce qui leur permet d’être très exercés dans ce genre d’affections, favorable condition qu’il n’est pas possible de réaliser dans notre profession.

Nature. Cette affection est due, d’après Vatel, à la para-