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un aspect resplendissant dont les nuances varient suivant les directions du globe, état signalé par M. Lafosse dans son ouvrage de pathologie, et auquel Beer a donné le nom d’œil de chat amaurotique.

Pourtant ces colorations variées, que nous venons d’envisager, ne sont pas exclusivement la propriété de l’affection qui nous occupe, puisqu’elles existent aussi dans d’autres conditions morbides de cet organe.

La physionomie des sujets affectés est dépourvue d’expression ; ils ont l’air étonné, hébété. Au repos, leur regard paraît fixe, les paupières se meuvent fréquemment, les yeux se tournent en divers sens et ne s’arrêtent sur aucun objet, ils sont hagards. Si les animaux ne sont pas entièrement privés de la vue, le faciès conserve un peu de son expression.

Il peut donc se présenter une amaurose complète simple ou double, une amaurose incomplète également simple ou double, enfin ces deux variétés peuvent exister simultanément sur un même animal. C’est par leurs symptômes propres qu’elles se trouvent différenciées. Il est très rare, lorsqu’un œil est affecté d’amaurose confirmée ou même incomplète, que l’autre ne s’en ressente pas.


Diagnostic. Il consiste à reconnaître la maladie et à se rendre compte, si c’est possible, de son intensité, de ses causes ainsi que de sa nature, en se basant sur les signes précédemment rapportés. En médecine humaine, on a des moyens à employer pour ce diagnostic, dont il n’est pas possible de faire usage sur nos animaux qui ne pourraient nous dépeindre les effets qu’ils en ressentiraient : conséquemment, l’épreuve serait infructueuse. Pour inspecter les yeux d’un animal, dans le but de constater s’il est ou non atteint