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reconnaître : ce qui prouve combien ces animaux sont craintifs et ombrageux, grave inconvénient pour leur service.

Lorsqu’un seul œil est envahi, l’animal se sert de l’autre pour suppléer à l’inaction du premier ; à la longue, l’œil sain paraît même plus exercé et plus puissant qu’il ne le serait relativement si son congénère fonctionnait.

Signes objectifs. Les principaux symptômes objectifs sont la dilatation de la pupille, la lenteur, la diminution de ses mouvements quand on ouvre et ferme alternativement les paupières dans un endroit bien éclairé. Cependant ils présentent aussi quelques variétés. Ainsi, il est des sujets chez lesquels la pupille oscille pendant quelques instants, c’est-à-dire que tantôt elle se dilate, tantôt elle se resserre sous l’influence de la lumière. D’autres présentent à l’inspection une ouverture pupillaire se dilatant seulement avec lenteur au lieu de se resserrer comme physiologiquement.

Quelquefois, la pupille reste ordinairement serrée, quoique la dilatation soit l’état le plus habituel de cette maladie. Il peut arriver enfin, nais cela est très exceptionnel, que l’on ne trouve pas de changement dans les mouvements pupillaires ; c’est ce qui s’observe particulièrement dans quelques occasions où un seul œil étant malade, on l’explore pendant que l’autre est ouvert, ou bien quand on ouvre et ferme successivement les paupières sur les deux yeux. Pour faire convenablement l’examen de l’amaurose uni-oculaire, il faut tenir fermé l’œil sain pendant qu’on explore l’œil malade.

Un des meilleurs moyens, propres à constater dans quel état se trouve la vue, consiste à frapper avec la main sur la face de l’animal pour le prévenir, et ensuite faire encore avec la main une menace à une assez grande distance pour ne pas lui faire sentir l’air agité par ce mouvement, qui provoquerait