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Cependant, M. Bouley pense qu’elle peut être héréditaire, et le paragraphe suivant, emprunté à la description de l’amaurose, faite par cet auteur dans le Nouveau dictionnaire pratique, fera facilement comprendre sur quoi est fondée cette opinion. « Comme la fluxion périodique du cheval est héréditaire, ce n’est pas, pensons-nous, forcer les analogies que d’admettre que l’amaurose, qui en est une des suites possibles, participe aussi de cette redoutable propriété. »

La diminution et la suppression brusque des sécrétions, peuvent aussi participer puissamment à la production de l’amaurose. En pathologie humaine, cette assertion est adoptée unanimement ; pour la faire prévaloir en vétérinaire, on peut s’appuyer sur l’observation suivante, recueillie encore par Riss et reproduite dans le Nouveau dictionnaire pratique. Cet exemple est fourni par une jument nourrice qui parvint à s’échapper de son écurie à la rentrée d’une longue course pour aller, encore suante, s’abreuver à un ruisseau. Le lendemain, les mamelles furent tuméfiées, dures, douloureuses et presque taries ; on fit un traitement approprié et la tuméfaction des mamelles diminua sensiblement ; mais la vue s’affaiblit, sans qu’il fût possible de constater de trouble dans les parties constituantes de l’œil. Deux jours après, les mamelles étaient flasques, la sécrétion laiteuse était interrompue et la bête était frappée d’une cécité qui persista toujours.

Lorsque des sécrétions anormales sont déjà établies depuis longtemps, soit naturellement, soit artificiellement, comme des eaux aux jambes, des exutoires, etc., leur suppression subite peut amener indirectement une amaurose, ainsi que le prouvent des cas de ce genre insérés dans les ouvrages de médecine humaine.